Jean-Marc LEVAILLANT, CHI de Créteil, Nathalie MASSIN, service AMP, Hôpital américain de Paris, Neuilly‐sur‐Seine
Caractéristiques du SOPK
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une condition très fréquente, affectant 15 % des femmes dans le monde. Elle est la principale cause de troubles endocriniens, d’irrégularités menstruelles, d’excès de pilosité et d’infertilité féminine. Le SOPK est caractérisé par un excès de follicules ovariens dans les deux ovaires et est influencé par des facteurs génétiques et environnementaux. Ce déséquilibre est exacerbé par un excès d’insuline et d’androgènes.
Critères diagnostiques échographiques
Plusieurs techniques d’échographie sont utilisées.
• Modes VOCAL et SONO-AVC
Ces techniques sont des avancées récentes qui permettent une mesure rapide et précise du volume ovarien. Le mode VOCAL aide à quantifier le volume par des reconstructions tridimensionnelles, tandis que le mode SONO‐AVC automatise le comptage des follicules.
• Mesure du volume ovarien
– Technique traditionnelle : la formule de l’ellipse est utilisée pour calculer le volume ovarien, impliquant des mesures dans trois plans orthogonaux. Un volume ovarien supérieur à 10 cm³ est discriminant pour identifier un ovaire polykystique.
– Techniques modernes : les outils comme VOCAL et SONO‐AVC offrent une précision supérieure pour évaluer le volume ovarien et compter les follicules.
Critères échographiques spécifiques du SOPK
• Rotterdam 2004 : au moins un ovaire présentant plus de 12 follicules de moins de 10 mm de diamètre ou un volume ovarien supérieur à 10 mL.
• Dewailly 2014 : au moins un ovaire avec plus de 25 follicules de moins de 10 mm ou un volume supérieur à 7 mL.
• ESHRE 2018 (PCOM) : au moins un ovaire avec plus de 20 follicules de moins de 10 mm ou un volume supérieur à 10 mL.
Importance du diagnostic précis
• Limitations de l’échographie
Bien que l’échographie soit un outil précieux, elle peut être trompeuse. Par exemple, un aspect échographique typique du SOPK peut cacher d’autres pathologies ou un SOPK peut exister sans manifestation échographique typique.
• Utilisation prudente des résultats
Il est crucial d’éviter de diagnostiquer un SOPK uniquement sur la base des résultats échographiques. Le terme « ovaires multi‐ olliculaires » permet d’indiquer le grand nombre de follicules mais reste descriptif et ne se réfère pas à un syndrome.
Recommandations pour le diagnostic
Il est recommandé de rester factuel et prudent lors de l’interprétation des résultats échographiques, compte tenu de l’impact psychologique significatif du diagnostic de SOPK.
Associations et implications métaboliques
• Il est fréquent de trouver des anomalies associées, telles que des malformations utérines.
• Le SOPK peut également être confondu avec d’autres conditions endocriniennes nécessitant un bilan hormonal complet.
• Le SOPK est souvent associé à l’insulinorésistance, surtout chez les patientes obèses, ce qui augmente leur risque de diabète, d’hypertension et
Conseils de gestion
Les premières interventions recommandées sont des changements hygiéno‐diététiques, comme ajuster l’ordre de consommation des aliments pour mieux gérer la glycémie et encourager une activité physique régulière pour réduire l’insulinorésistance.
En résumé, l’échographie joue un rôle essentiel dans le diagnostic du SOPK, notamment par la mesure du volume ovarien et le comptage des follicules, utilisant des technologies avancées pour améliorer la précision. Toutefois, il est crucial de comprendre ses limites et de l’utiliser comme une partie d’une approche diagnostique intégrée, comprenant des évaluations cliniques et hormonales.
29 ans : est-ce un SOPK ?