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Imagerie obstétricale

Frontières

Publié le 24 mar 2020Lecture 3 min

L’activité des échographistes réorganisée sous la menace du COVID-19

Entretien avec le Dr Jean-Marc Levaillant

L’épidémie à COVID-19 a imposé d’importantes modifications dans la pratique des échographistes. L’impact est double : nous imposons de nouvelles contraintes organisationnelles liées aux nécessités sanitaires tout en tenant compte du rythme personnel imposé par les femmes enceintes. Nous avons, en effet, communiqué sur le fait que les trois échographies pouvaient être assurées et que nous avons pris toutes les mesures possibles pour que les consultations se déroulent dans de bonnes conditions.

Les centres d’échographie ont déjà été aménagés. Ces centres ont été repérés grâce au réseau de périnatalité de chaque département qui dispose d’un responsable échographiste. Ce dernier a envoyé un message à chacun des échographistes pour leur demander s’ils étaient prêts pendant l’épidémie à recevoir des femmes enceintes et s’ils remplissaient les conditions nécessaires. À partir des réponses reçues sur le réseau de périnatalité, la liste des centres disponibles a été lancée officiellement. Conditions pratiques de la consultation La première condition est de prévoir une patiente toutes les demi-heures. La salle d’attente est divisée de telle sorte qu’aucune patiente ne soit en contact avec une autre. Par exemple, dans notre centre d’échographie nous disposons de trois salles d’attente ; deux bureaux ont été requalifiés pour en faire des salles d’attente au cas où une patiente se présente avant que la consultation précédente ne soit terminée. Les patientes sont prévenues qu’elles doivent attendre avec leur accompagnant(-trice) à l’extérieur du centre d’échographie jusqu’à l’heure du rendez-vous. Toutes les portes du cabinet restent ouvertes, hormis celles des salles de consultation ; depuis le trottoir jusqu’au secrétariat, les femmes n’ont pas besoin de toucher les portes pour entrer. Les patientes s’assoient seules dans l’une des trois salles d’attente, les accompagnants restant dehors. Nous avons institué un système de « FaceTime » afin que, depuis leur voiture ou l’endroit où les accompagnants attendent, ils puissent suivre l’échographie en direct. Après chaque patiente, on désinfecte comme d’habitude, l’appareil c’est-à-dire la platine côté ordinateur et bien entendu les sondes, et les poignées de porte des salles d’échographie. Pour cela sont mobilisés deux médecins et deux secrétaires qui réalisent la désinfection à tour de rôle. Très peu de patientes décommandent leur rendez-vous. Nous les appelons 24 ou 36 heures avant le rendez-vous pour leur réexpliquer les règles. La majorité d’entre elles arrivent avec des masques, elles connaissent les conditions de sécurité et nous les rassurons. Pour l’instant, le réseau ne compte aucune femme positive pour l’infection à coronavirus. Nous prévenons les femmes avant la consultation : en cas de toux, de fièvre ou autre signe évocateur d’une infection, elles restent chez elles et décommandent le rendez-vous. Les rendez-vous de suivi concernant les pathologies gynécologiques sont décalés. Comment répondre aux angoisses des patientes ? C’est un point très important. Nous avons tous, ou presque, activé le système Doctolib Téléconférence pour répondre aux angoisses des patientes. Elles prennent rendez-vous sur Doctolib pour une consultation en visioconférence. Quid de la PMA ? Tout est fermé, à commencer par les laboratoires, pour éviter une contamination des ovocytes ou des embryons. Aucune échographie n’est assurée. En dehors des dernières prises de sang pour savoir si les femmes sont enceintes, le service PMA de l’hôpital Intercommunal de Créteil n’est plus assuré. Cette fermeture permet en outre d’éviter la circulation dans l’hôpital d’une cinquantaine de personnes chaque matin. En outre, la fermeture du service PMA se justifie parce qu’il n’est pas possible de stimuler des patientes pour lesquelles on ne peut pas faire d’embryon. Que va-t-il se passer dans 3 semaines ? Si le pic annoncé est fort, nous cesserons toute activité de consultation régulière pour ne pas mettre en danger les patientes et le personnel ; les urgences sont néanmoins toujours assurées quoi qu’il en soit 24/24 h. Contrairement aux équipes d’urgence qui sont à peu près équipées, nous avons 18 masques pour l’ensemble du personnel. Après le pic épidémique, il restera à gérer les actes reportés.  Rendez-vous après le printemps, au moins !   Propos recueillis par M. Deker

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