Jean-Marc LEVAILLANT, CHI de Créteil, Nathalie MASSIN, service AMP, Hôpital américain de Paris, Neuilly‐sur‐Seine
Définitions cliniques et épidémiologie
L’IOP est caractérisée par une cessation de la fonction ovarienne avant l’âge de 40 ans, avec des conséquences sur la fertilité et des manifestations cliniques de déficit en estrogènes. Elle affecte environ 1 % des femmes à l’âge de 40 ans, avec une prévalence décroissante chez les femmes plus jeunes (1/1 000 à 30 ans et 1/10 000 à 20 ans).
Diagnostic échographique et biomarqueurs
• Signes échographiques de l’IOP
– Morphologie ovarienne : l’échographie peut montrer un liseré anéchogène indiquant des modifications structurelles des ovaires.
– Fonctionnement ovarien : réduction du nombre de follicules visibles et présence de cycles courts avec polyovulation spontanée, ce qui suggère une altération de la sélection folliculaire normale.
– Impact sur l’endomètre : cycles courts influençant négativement la préparation de l’endomètre pour l’implantation, qui engendre souvent un endomètre inadéquat à l’ovulation.
• Biomarqueurs
– FSH élevée : un niveau > 40 UI/L est un indicateur clé dans le diagnostic de l’IOP.
– Hormone antimüllérienne (AMH) basse est souvent utilisée pour évaluer la réserve ovarienne restante.
Critères diagnostiques et limites
• Critères de diagnostic
– Aménorrhée : l’absence de règles pendant plus de 6 mois est un critère clinique pour l’IOP.
– Critères de Bologne et classification POSÉIDON : ils définissent les mauvaises répondeuses en se fondant sur le comptage folliculaire antral (CFA), avec des seuils variés pour une réponse ovulatoire diminuée.
• Problèmes de seuil et définitions
– Différenciation avec mauvaises répondeuses : la distinction entre une véritable IOP et une réponse ovarienne simplement réduite (mauvaise répondeuse) est cruciale mais peut être difficile. Les seuils de CFA pour les mauvaises répondeuses varient, et sont généralement considérés comme < 5‐7.
Gestion et implications cliniques
• Impact psychologique
Lors de communication du diagnostic, l’annonce d’une baisse significative de la réserve ovarienne doit être gérée avec sensibilité en raison de l’impact émotionnel profond sur la patiente.
• Confirmation biologique
Des tests supplémentaires (tests hormonaux), incluant les niveaux de FSH et d’estradiol, sont essentiels pour confirmer le diagnostic de l’IOP. Ces tests aident à exclure d’autres causes de dysfonctionnement ovarien.
Précautions et approche clinique
• Prudence dans l’interprétation
Il convient d’éviter les diagnostics hâtifs : la complexité de l’IOP nécessite une approche diagnostique prudente, évitant de se baser uniquement sur les résultats échographiques ou les symptômes isolés.
• Bilan hormonal complet
Un bilan approfondi est nécessaire. Ainsi, un bilan hormonal est recommandé pour confirmer l’IOP, notamment pour évaluer les causes sous‐jacentes potentielles d’hypogonadisme.