Laëtitia LAUP, services de gynécologie et d’assistance médicale à la procréation, CHI de Créteil
Prévalence et symptômes
L’adénomyose affecte 20 à 40 % des femmes, souvent asymptomatiques. Elle peut causer des saignements utérins anormaux, des douleurs pelviennes et contribuer à l’infertilité. La condition est caractérisée histologiquement par la présence de tissu endométrial dans le myomètre, avec une profondeur excédant 2,5 mm et une hypertrophie des cellules musculaires lisses réactionnelles.
Formes et localisation
• Forme diffuse/focale interne : implique la zone de jonction et le myomètre moyen, souvent due à des traumatismes endo‐utérins et à une hyperestrogénie locale, avec un pic de prévalence à 37 ans.
• Forme focale externe : affecte le myomètre externe avec une infiltration du dehors au dedans, souvent associée à l’endométriose, avec un pic de prévalence à 29 ans et un taux d’infertilité de 52 %.
Impact sur la fertilité
L’adénomyose peut interférer avec l’implantation, en raison d’une augmentation des radi caux libres, une diminution de l’intégrine β 3, et une augmentation de PGF2α et VEGF. Elle est également associée à des dysfonctionnements dans le transport utéro‐tubaire.
Association adénomyose et endométriose
L’endométriose a un impact sur la fertilité, mais l’association avec l’adénomyose complique les chances de grossesse :
– sans adénomyose : 85 % de naissances vivantes ;
– avec adénomyose : 50 % de naissances vivantes.
Options de traitement
• Chirurgie : adénomectomie par hystéroscopie, laparoscopie ou laparotomie, compliquée par l’absence de plan de clivage.
• Innovations : potentiel de l’utilisation de l’HIFU ou de la radiofréquence.
• Protocoles AMP : adaptation des protocoles. L’utilisation de prétraitements par agonistes de la GnRH a notamment montré des taux de naissances vivantes de 31 à 52 % selon le protocole et le type de transfert.
En conclusion, le Dr Laup insiste sur la nécessité de standardiser le compte rendu d’échographie selon les critères MUSA et d’offrir une prise en charge personnalisée basée sur le phénotype de l’adénomyose. Elle met en avant l’importance de ne pas surdiagnostiquer tout en restant descriptif dans l’évaluation.